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Publié le par almanito
J'ai d'abord cru en le voyant qu'une statue avait sauté au bas de son socle pour venir s'installer sur les marches, en face de l'église San Rucchellu.
Il semblait ne pas respirer, il était tellement beau, tellement "vrai".
Puis, en m'approchant, je compris que je m'étais trompée; c'était un ange, un ange échappé du Quatrocento, d'une de ces toiles accrochée au musée Fesch, à deux pas.
Je l'ai revu quelques jours après, à l'heure du repas, penché sur une bouche d'eau. Il se débarrassait de toute l'argile qui collait sur son torse et son visage, s'ébrouant en riant au soleil comme un jeune chien joyeux, dans l'eau claire jaillie du trottoir.
De longues boucles dorées encore rêches de terre ocrée s'égouttaient dans son dos tandis qu'il rejoignait d'un pas dansant une jolie fille qui patientait, souriante, un peu plus loin.
Et là, j'ai bien vu qu'il avait des ailes...