Le cheveu roux
On l'avait entendu rentrer dans la maison déserte.
Des pas incertains, tout d'abord.
Incrédules.
Il n'avait pas, comme à son habitude en arrivant, envoyé balader ses chaussures au bout du couloir, non.
On l'avait entendu traverser les pièces unes à unes, d'un pas de plus en plus pressé, puis on avait entendu grincer les portes des armoires vides, les tiroirs entrouverts puis refermés brutalement.
Un juron. La garce!
Ensuite il était passé dans le jardin.
Ses costards faits sur mesure préalablement lacérés au cutter, pendouillaient sur les épaules décharnées d'une douzaine d'épouvantails, par dessus ses chemises dont les manches coupées et montées en ribambelles ornaient les branches du vieux catalpa.
Et ses Westons', ha ses Westons'! Leur tendre et luxueux cuir trempait au fond de la piscine en compagnie de son équipement complet de golfeur.
Les jouets des enfants avaient disparu, il ne restait pas même un légo de couleur égaré dans le jardin qui semblait avoir subi un cataclysme de forte amplitude.
Sa collection d'orchidées rares sous la verrière avait été dévastée, seul un Garfield menaçant collé à une vitre le regardait de son air malfaisant.
Ca, mon vieux! C'est une donnée universelle:
Un cheveu roux abandonné sur le siège avant de la voiture, ça pardonne pas.
Sujet semaine 37/2016 - Mil et une, atelier d'écriture en ligne
Edward Hopper - clic Le mot à inclure est : UNIVERSEL ---------------- Bonne semaine à vous, Mil et une